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ENSEMBLE POUR NOS COMMUNES
ENSEMBLE POUR NOS COMMUNES
12 avril 2006

Question de Denis Badré à José Manuel Barroso

Question de Denis Badré à José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne lors de l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, le 11 avril 2006

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M. BADRÉ (France). – Monsieur le Président, l’Union européenne est en panne et la France a une responsabilité. Je regrette personnellement l’un et l’autre.

Alors que nos débats au sein de l’Union européenne sont dominés par le choc des intérêts nationaux, il me paraît qu’il nous faut en priorité retrouver le sens de l’intérêt général commun. Autour de quelle ambition commune, selon vous, pouvons-nous aujourd’hui retrouver ensemble le chemin de l’avenir?


Réponse de M. José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne

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J’en reviens au projet d’intérêt général commun, un sujet plus vaste. Que peut-on faire? Sommes-nous ou non en panne.

Monsieur le député, très souvent je m’adresse à la jeunesse dans des assemblées partout en Europe. Je constate qu’il y a aujourd’hui un pessimisme, un négativisme, parfois un cynisme, très préjudiciables. Là, je vous demande de vous livrer au même exercice que celui demandé à tous mes auditeurs.

Nous avons des problèmes, il est vrai. Mais quand nous pensons à l’Europe aujourd’hui, avons-nous des raisons d’être si pessimistes si nous la comparons à l’Europe d’il y a vingt, trente, ou quarante ans? Il y a un peu plus de trente ans mon pays et toute l’Europe du sud vivaient sous la dictature de régimes de droite. Il y a un peu plus de quinze ans toute l’Europe centrale et orientale vivait sous le totalitarisme. Certains de vos États membres n’existaient même pas comme pays indépendants! Maintenant nous sommes vingt-cinq États membres à l’Union européenne, très prochainement vintg-sept, vingt-sept pays vivant en liberté, en démocratie, dans des États de droit!

Y a-t-il vraiment des raisons pour être si pessimistes au sujet de la construction européenne, à l’égard de votre institution, le Conseil de l’Europe, à l’égard de l’Union européenne, quand on voit pour la première fois dans l’histoire des relations internationales, la première fois dans l’histoire politique du monde, un si grand nombre de pays se sont volontairement unis autour de certaines idées de liberté et de démocratie? Dans le passé, c’était par la voie de l’Empire, par la voie de la force, par la voie de dictatures que cela était imposé. L’Europe elle-même a été le terrain de confrontations, de différends, sur son territoire ou ailleurs, partout dans le monde. Pour la première fois, l’Europe est unie!

Il est vrai que nous avons des problèmes. Notre croissance économique est moins importante que celle de certains de nos partenaires. Il y a du chômage. Nous n’avons pas encore trouvé une solution au problème institutionnel. Mais, franchement, je ne crois pas qu’il y ait tant de raisons de tenir un discours négatif.

C’est pourquoi, mon devoir, en tant que Président de la Commission, est d’en appeler à l’intérêt général commun. L’intérêt général de l’Europe c’est de répondre au défi de la mondialisation. Au lieu de résister, au lieu de subir la mondialisation, il faut que nous puissions la maîtriser avec nos valeurs.

C’est cela le grand projet: une Europe plus élargie, une Europe qui comptera bientôt, je l’espère, vingt-sept membres, une Europe qui pourra se répandre, avec tout le respect dû aux pères fondateurs, c’est une Europe beaucoup plus vaste. Faire vivre et fonctionner cette Europe dans ce monde avec d’autres défis beaucoup plus importants, c’est une grande vision.

Notre rôle, ce n’est pas simplement une question pour la Commission ou le Conseil des Ministres, c’est un rôle dévolu à tous les leaders européens. C’est d’expliquer aux nouvelles générations que la démocratie n’est pas acquise pour toujours. Il faut la défendre chaque jour avec nos valeurs, avec conviction et enthousiasme! (Applaudissements)

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