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ENSEMBLE POUR NOS COMMUNES
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25 janvier 2006

Tribune

"Le développement, facteur de paix"
La Croix, 15 février 2006

Libre opinion par Denis Badré, sénateur UDF des Hauts-de-Seine. Le développement, facteur de paix. La construction européenne a toujours un sens : celui de bâtir la paix, celle qui conditionne la prospérité. A nous d'en faire une priorité.

Pour relancer l'Europe, nous ne pouvons plus nous contenter de louvoyer entre les écueils. Il faut tout revoir : le bateau, l'équipage et le cap...

L'équipage, c'est d'abord les générations montantes, lesquelles considèrent la paix comme acquise. Comment les convaincre que celle-ci incarne toujours fondamentalement le projet européen et qu'elle conditionne plus que jamais la prospérité ? Paul VI affirmait que le développement est le nouveau nom de la paix. Cette formule saisissante n'offre-t-elle pas une clé pour revenir à l'essentiel et donner une nouvelle présentation du « projet européen » ? Le développement de tout homme, en France comme dans le monde, passe à l'évidence par l'emploi et par une juste répartition des activités. Pas de défense efficace de l'emploi en France sans l'Europe. Et l'Union doit se battre simultanément sur deux fronts : rester compétitive parmi les pays les plus avancés et aider les plus pauvres à entrer dans le développement. La « stratégie de Lisbonne » préconisée à ce titre par l'Union va dans le bon sens. Mais elle reste illisible et n'est pas appliquée. Il faut la reprendre et proposer un message politique clair et ambitieux qui donne une priorité absolue à la recherche et à l'innovation, et en même temps à la lutte contre les déséquilibres du monde donc à l'aide au développement.

Quand le président de la République demande la mise en place d'une taxe sur les billets d'avion pour combattre le sida dans les pays les plus démunis, on ne peut s'empêcher de penser que ce n'est pas à la mesure du problème et qu'on ne trouve pas encore là l'inspiration susceptible de porter le projet global que le monde attend. Les pays pauvres n'ont pas seulement un problème d'accès à la santé. Ils sont également privés d'eau potable, d'éducation, de protection sociale, de démocratie... Seule l'Europe a la capacité et peut vouloir mettre en place une politique d'aide au développement respectueuse des pays concernés et qui prenne en compte nos problèmes d'immigration et de délocalisations.

J'aimerais que ce soit la France, celle des droits de l'homme et des grandes réussites scientifiques et économiques, qui propose à l'Europe de bâtir un tel projet. La construction européenne renouerait avec l'intérêt commun et reprendrait du sens. Et la France retrouverait son rôle d'« ouvreur » en Europe.

« Que manque-t-il à l'heure actuelle en France ? Une foi, un grand dessein, l'enthousiasme pour ce grand dessein. Et nous, nous disons que ce grand dessein doit être la construction de l'Europe. » Cette formule est de René Pleven et date d'octobre 1950. Elle reste plus que jamais d'actualité. A nous de la faire vivre. Pour l'Europe et pour la France, pour les droits de l'homme et pour la paix !

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